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Les substances per- et polyfluoroalkylées, plus connues sous l’acronyme PFAS, sont une famille de composés chimiques synthétiques largement utilisés depuis les années 1940. Leur stabilité chimique exceptionnelle les rend résistants à la chaleur, à l’eau et aux graisses, des propriétés qui leur confèrent de nombreuses applications industrielles et domestiques. On les retrouve dans des produits tels que les revêtements antiadhésifs (comme le Teflon), les mousses anti-incendie, les textiles imperméables, les emballages alimentaires ou encore les produits cosmiques.
Cependant, cette stabilité fait également des PFAS des polluants persistants. Leur dégradation dans l’environnement est extrêmement lente, ce qui leur a valu le surnom de « polluants éternels ». Une fois rejetés dans l’air, les sols ou les eaux, ils s’accumulent et contaminent durablement les écosystèmes, mais aussi les organismes vivants, y compris l’humain.
D’après l’EFSA (Risk to human health related to the presence of perfluoroalkyl substances in food | EFSA) , la consommation de produits de la mer, d’œufs et de viandes représente la principale voie d’exposition au PFOS et au PFOA. L’eau potable peut également contenir ces substances, tout comme l’air, les poussières et les sols contaminés.
L’exposition professionnelle est particulièrement marquée dans certains secteurs industriels, tels que la chimie, le traitement des textiles, la fabrication de composants électroniques et les activités liées à la lutte contre les incendies. Les travailleurs des sites de production de PFAS sont ceux qui présentent les niveaux d’imprégnation les plus élevés (ECHA, 2023).
L’eau potable peut également contenir ces substances, tout comme l’air, les poussières et les sols contaminés. En Europe, des «polluants éternels» détectés en quantité supérieure au seuil toléré dans de nombreuses masses d’eau, selon l’Agence Européenne pour l’Environnement.
Les effets des PFAS sur la santé humaine et la biodiversité sont de plus en plus documentés. Des études scientifiques ont mis en évidence leur lien avec des pathologies graves :
Sur le plan environnemental, les PFAS affectent la faune aquatique et terrestre en s’accumulant tout au long de la chaîne alimentaire. Leur présence dans les eaux souterraines et potables pose également un enjeu majeur de santé publique.
Selon une enquête collaborative réalisée par 46 journalistes et 29 médias de 16 pays, coordonnée par Le Monde, la décontamination des PFAS en Europe pourrait coûter 2 000 milliards d’euros sur vingt ans, soit 100 milliards d’euros par an. Cette somme colossale représente plus de la moitié du budget annuel de l’Union européenne. La particularité des PFAS est que leur impact est cumulatif : tant qu’aucune réglementation stricte ne limite leur usage, la facture de dépollution ne cessera d’augmenter.
En effet, l’assainissement des sols et des eaux contaminées par les PFAS est une opération complexe et coûteuse, impliquant des technologies de filtration avancées comme l’adsorption sur charbon actif, l’osmose inverse ou la destruction thermique à haute température. Ces procédés restent toutefois partiellement efficaces et extrêmement onéreux.
Malgré les risques sanitaires et environnementaux avérés, les PFAS continuent d’être produits et utilisés à grande échelle. L’un des freins majeurs à leur interdiction repose sur les actions de lobbying menées par les industriels du secteur chimique. L’enquête du Forever Lobbying Project met en lumière les stratégies mises en place par ces groupes pour retarder, voire empêcher, l’adoption de réglementations plus strictes.
Les tactiques employées sont variées :
Face à ces enjeux, l’Union européenne tente de mettre en place des restrictions progressives sur certains PFAS, mais la route vers une interdiction totale reste longue et semée d’embûches.
Pour limiter l’impact des PFAS, plusieurs pistes sont envisagées :
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