ISE : Qu’est-ce qui vous a amené à enseigner à l’ISE ?
Thomas Garrigues : J’ai toujours eu envie de dispenser des savoirs sur la nature et l’environnement. Depuis tout petit, je me suis toujours intéressé à la nature. Dans ma famille et au sein de mes amis, on me voit comme une référence car j’aime beaucoup discuter, échanger et partager mes connaissances sur des sujets liés à la nature et à l’environnement. J’ai d’ailleurs suivi une formation biologiste-naturaliste et suis docteur en Biologie mais aussi agrégé en Sciences de la Vie, de la Terre et de l’Univers.
J’ai décidé de mettre mon savoir au service de la Nature en enseignant à l’ISE car, consciente des enjeux environnementaux, cette école fut la première en France à former des spécialistes de la nature et de l’environnement.
ISE : Quels sont les avantages du cadre pédagogique de l’ISE ?
Thomas Garrigues : J’ai particulièrement apprécié les critères d’admissions à l’ISE. L’Institut ouvre ses portes à des candidats issus de différents horizons contrairement à d’autres écoles qui ne donnent que très peu de chances si l’on n’a pas un bagage suffisamment lourd dans le domaine de l’environnement. L’ISE connait l’urgence actuelle en besoin d’acteurs du changement et offre l’opportunité de prendre part à la transition écologique. C’est une école novatrice car depuis sa création en 1993 jusque dans les années 2000, il n’y avait quasiment que l’ISE comme école de l’environnement et du développement durable à proprement parler. Les enseignements sont soigneusement choisis et adaptés aux besoins des futurs professionnels de l’environnement afin qu’ils puissent intégrer entreprises, associations et autres structures et travailler sereinement au service de l’environnement et pour le développement durable.
ISE : Quelles matières enseignez-vous à l’ISE ?
Thomas Garrigues : J’interviens en cours de biologie animale et végétale pour présenter la diversité du vivant. J’invite les étudiants à réfléchir et avoir un esprit de discernement sur des thèmes qui nous touchent particulièrement comme le réchauffement climatique, la pollution etc. Par exemple je leur explique que si la pollution des eaux est plus néfaste aux poissons qu’à nous les êtres humains c’est pour deux raisons. D’abord parce que leur milieu naturel est envahi et menacé. Ensuite parce que contrairement à la peau de l’homme qui est imperméable, la leur est plus fine et moins résistante. Mais au gré des réformes des programmes de l’école, j’ai aussi enseigné la génétique et la géologie qui, pendant une période étaient dans le programme du BTSA GPN. J’adapte les contenus de mes cours aux orientations de l’ISE. Toutefois, ne perdant pas de vue que tous les étudiants ne viennent pas du même milieu, je consacre 3 ou 4 séances en début d’année à une remise à niveau afin que tous partent avec un bagage plus ou moins égal.
ISE : Comment définiriez-vous la notion de biologie, telle qu’abordée dans vos cours ?
Thomas Garrigues : Pour moi, la biologie c’est, un domaine fondamental qu’il faut connaitre pour pouvoir comprendre le monde dans lequel nous vivons, c’est la vie tout simplement. Ainsi, il convient de donner une part importante à cette matière dans la mesure où connaitre la biologie revient à comprendre comment vit l’homme et comment son activité peut avoir une incidence sur son environnement.
En cours de biologie j’anime des ateliers pour montrer à mes élèves que ça recouvre tout. Je leur donne les ressources nécessaires pour avoir les bases et aussi un esprit critique sur les informations qu’on nous donne. Actuellement avec la crise du Covid-19, on reçoit beaucoup d’informations. J’ai pu lire quelque part que tous les virus n’étaient pas pathogènes, chose qui est complètement erronée. Un virus c’est un parasite donc un agent pathogène. Ils ne sont peut-être pas tous dangereux mais sont par définition, tous pathogènes. Quand on possède un bagage biologique on est préparé à ce genre d’amalgames.
ISE : Est-ce que vous abordez dans vos cours la notion de préservation de la biodiversité ?
Thomas Garrigues : Bien évidemment ! Afin de pouvoir préserver la nature, l’une des missions auxquelles seront appelés les futurs diplômés du BTSA GPN, il est nécessaire de bien comprendre la biodiversité. On verra par exemple pourquoi est-ce qu’il y a une disparition d’une espèce ou comment prévenir l’extinction d’une autre. Globalement j’anime toujours mes cours en mettant les enseignements en parallèle avec l’activité de l‘homme et les conséquences de celle-ci sur la biodiversité.
ISE : De quelle manière ces futurs professionnels de l’environnement pourront-ils contribuer à la préservation de la biodiversité ?
Thomas Garrigues : Aujourd’hui on vit dans un monde où la balance est favorable au capitalisme. Mais les consommateurs sont de plus en plus avertis et deviennent eux aussi des acteurs engagés pour l’environnement. Ils choisissent ce qu’ils consomment pour réduire leur empreinte environnementale et leur impact sur la biodiversité. Les entreprises qui veulent continuer à faire davantage de profit ont tout intérêt à prendre en compte l’environnement dans leur proposition de biens et services. Ainsi, en tant que futurs acteurs de la nature et de l’environnement, nos élèves auront pour rôle de faire respecter l’équilibre de la planète dans leurs futures structures d’accueil.
L’après-crise sera en ce sens, très déterminante.