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Se préparer à la CSRD en 2025, c’est bien plus qu’une simple mise en conformité réglementaire. C’est l’occasion de :

  • Structurer ses pratiques ESG.
  • Renforcer la confiance des investisseurs et des parties prenantes.
  • Améliorer sa compétitivité sur un marché de plus en plus attentif aux critères de durabilité.

Les entreprises qui anticipent dès aujourd’hui auront une longueur d’avance demain, quand la directive deviendra incontournable pour toutes les grandes structures, puis pour les PME cotées.

La CSRD : une nouvelle ère de transparence pour les entreprises

La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) marque un tournant dans le reporting extra-financier. Publiée en décembre 2022 et entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024, elle élargit et renforce les obligations de transparence des entreprises sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Son objectif : harmoniser le cadre de publication, améliorer la comparabilité des données et permettre aux parties prenantes — investisseurs, consommateurs, régulateurs — d’évaluer la performance durable des entreprises au-delà de leurs seuls résultats financiers.

En France, la directive a d’abord été transposée par l’ordonnance n° 2023-1142 du 6 décembre 2023 et le décret n° 2023-1394 du 30 décembre 2023. Plus récemment, la loi n° 2025-391 du 30 avril 2025, dite loi DDADUE 2025, est venue intégrer le dispositif européen « Stop-the-Clock ». Cette loi confirme le report de deux ans pour certaines catégories d’entreprises (vagues 2 et 3), alignant ainsi le droit français sur le nouveau calendrier européen. Explications.

Qui est concerné et quand ?

Le calendrier, réajusté en 2025, prévoit désormais :

  • Vague 1 : les grandes entreprises déjà soumises à la NFRD, notamment les sociétés cotées de plus de 500 salariés → première application pour l’exercice 2024, avec publication du rapport en 2025.
  • Vague 2 : les grandes entreprises non cotées répondant aux seuils européens (250 salariés, 40 M€ de CA, 20 M€ de bilan) → première application repoussée à l’exercice 2027, avec publication en 2028.
  • Vague 3 : les PME cotées (hors micro-entreprises), ainsi que certaines petites institutions financières et assureurs captifs → première application reportée à l’exercice 2028, avec publication en 2029.

Ainsi, le déploiement progressif de la CSRD laisse aux entreprises françaises un délai supplémentaire pour se préparer, tout en confirmant que la mise en conformité deviendra incontournable à moyen terme.

Les critères ESG au cœur de la CSRD

La directive repose sur les critères ESG, qui deviennent la grille d’analyse incontournable de la durabilité :

  • Environnement : émissions de gaz à effet de serre, consommation énergétique, gestion des déchets, utilisation des ressources naturelles, pollution et préservation de la biodiversité.
  • Social : conditions de travail, diversité et inclusion, droits humains, santé et sécurité, impact sur les communautés locales et les clients.
  • Gouvernance : structure de direction, gestion des risques, transparence, intégrité, rémunération des dirigeants.

Ces critères, de plus en plus utilisés par les investisseurs, renforcent la crédibilité des entreprises et facilitent l’évaluation de leur résilience à long terme.

Les normes ESRS : un cadre harmonisé

Pour rendre les rapports comparables, l’UE a adopté les European Sustainability Reporting Standards (ESRS). Le premier paquet a été publié le 22 décembre 2023.

Ces normes, élaborées par l’EFRAG, définissent les informations que chaque entreprise doit publier : stratégie, impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance, risques et opportunités liés à la durabilité.

Exemples :

  • ESRS 1 : principes généraux du reporting (matérialité, fiabilité, comparabilité, clarté).
  • ESRS 2 : description de l’entreprise, modèle d’affaires, stratégie de durabilité.
  • ESRS E3 à E5 : impacts sur l’eau, la biodiversité et l’utilisation des ressources.

Les bénéfices pour les entreprises

Se conformer à la CSRD n’est pas seulement une contrainte réglementaire, mais aussi une opportunité stratégique :

  • Renforcer la confiance des investisseurs et des parties prenantes grâce à plus de transparence.
  • Mieux gérer les risques liés à la durabilité et anticiper les évolutions réglementaires.
  • Favoriser l’innovation et l’adoption de pratiques responsables.
  • Réduire l’empreinte carbone et améliorer la performance globale de l’entreprise.

Se préparer à la CSRD : agir dès 2025 malgré le report

La loi DDADUE n° 2025-391 du 30 avril 2025 a confirmé le report de deux ans pour certaines entreprises (grandes sociétés non cotées et PME cotées). Si ce délai offre un répit, il ne doit pas être synonyme d’inaction : la mise en conformité avec la CSRD reste une obligation incontournable. Les entreprises qui anticipent dès maintenant transformeront cette contrainte réglementaire en véritable levier stratégique.

1. Comprendre les exigences de la directive et des normes ESRS

Se former et sensibiliser les équipes aux obligations de la CSRD et aux normes ESRS est la première étape. Les entreprises doivent intégrer le principe de double matérialité et s’assurer que leur gouvernance comprend bien les enjeux liés au reporting extra-financier.

Article à lire en complément : Double matérialité : pourquoi ce concept est central dans la CSRD

2. Mettre en place des systèmes de collecte de données fiables

Le report accordé par la loi DDADUE 2025 doit être mis à profit pour bâtir un système de suivi solide. Cela implique :

  • Identifier les indicateurs ESG clés par secteur.
  • Structurer les processus internes.
  • S’équiper d’outils numériques capables de centraliser et tracer les données.

3. Élaborer un rapport conforme, clair et comparable

Même si l’obligation de publication est décalée, commencer à tester un rapport pilote est une bonne pratique. Il permettra de vérifier la disponibilité des données, leur cohérence et leur conformité avec les normes ESRS.

4. Prévoir la vérification par un organisme indépendant

La certification externe deviendra obligatoire. Anticiper cette étape dès 2025 en organisant des audits à blanc avec un tiers de confiance permet de fiabiliser les processus et d’éviter des corrections coûteuses au moment de l’entrée en vigueur effective.

La loi DDADUE 2025 offre un délai supplémentaire, mais le temps doit être utilisé stratégiquement : comprendre, structurer, tester et fiabiliser. Les entreprises qui s’y engagent aborderont 2027 et 2028 avec sérénité et bénéficieront d’un avantage compétitif.

Se former au reporting extra-financier

L’ISE propose une formation dédiée : Construire et mettre en œuvre le rapport de développement durable CSRD. Elle permet aux professionnels de se former aux obligations, mais aussi d’acquérir des compétences stratégiques pour transformer la contrainte réglementaire en levier de performance durable.

Sources de l’article

  • PE et Cons. UE, dir. (UE) n° 2025/794, 14 avr. 2025 : JOUE L, 16 avr. 2025
  • LOI n° 2025-391 du 30 avril 2025 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique et financière