Comment prendre soin de la nature ?

Dans une société capitaliste et consumériste comme celle dans laquelle nous évoluons, nous sommes régulièrement amenés à nous détourner de la nature, c’est-à-dire du respect du vivant et de la biodiversité environnante. Entre intelligence artificielle, médias et rêves de luxe, une grande partie de la population mondiale est désormais déconnectée de la nature et c’est ainsi que nombre d’entre nous se sentent déconnectés ou non concernés par les problématiques environnementales qui concernent pourtant notre maison et notre survie. Heureusement, la conscience écologique se développe depuis quelques décennies, apportant son nombre de questionnements, d’inquiétudes, et de bonnes habitudes. Au-delà de notre Top 10 des gestes simples pour préserver l’environnement, quels sont les dynamiques et les questionnements à adopter au quotidien, pour prendre soin de la nature ?

Disclaimer : le quotidien de chacun.e est différent et tout le monde ne peut pas s’approprier chaque conseil à 100% en fonction de son mode de vie, de travail, de son lieu de vie ou de ses contraintes familiales. L’essentiel est de conscientiser et de participer activement à la protection de l’environnement, quand bien même il restera toujours quelques axes d’amélioration.

Prêter attention à la nature et s’y reconnecter

Le plus simple et le plus efficace, afin de s’intéresser à la nature et de la protéger sans devoir s’infliger une contrainte dont on ne perçoit pas le sens, c’est de se rendre compte de ce que l’on protège et d’inculquer cette culture de la nature aux générations en plein développement. Cela passe par des promenades en forêt afin d’écouter le chant des oiseaux, d’observer les insectes en procession ou parfois même, avec un peu de chance, de capter quelques animaux sauvages comme des renards ou des hérissons. S’imprégner de la nature c’est aussi évoluer en pleine conscience en prenant en compte la chance que nous avons de vivre sur cette Terre et épargnés des catastrophes naturelles :

  • se baigner dans une eau non polluée (la carte des plages non polluées en France est disponible sur le site labelleplage.fr),
  • évoluer dans un climat frais et stable,
  • avec un air sain, sont des luxes dont nous prenons conscience peu à peu.

Le tout, c’est de comprendre que cet état des choses n’est pas acquis et peut se détériorer d’une année sur l’autre. Le philosophe Baptiste Morizot faisait état en 2020 d’une étude américaine menée auprès d’un public d’enfants : ils s’étaient montrés capables d’identifier environ 1000 logos de marques, mais pas de reconnaître 10 feuilles de végétaux différents. Il caractérise cette problématique comme une crise de l’attention et d’un appauvrissement de notre relation au vivant. Cela fait réfléchir.

Ne pas considérer l’écologie comme une contrainte

Lorsque l’on parle d’écologie, on a souvent tendance à la visualiser comme une contrainte voire une privation :

  • ne plus prendre l’avion,
  • limiter sa consommation de viande,
  • arrêter d’acheter neuf,
  • éviter d’utiliser la voiture etc.

C’est le discours dans lequel nous avons tous évolué et qui est retranscrit dans une grande partie des médias. Or l’écologie ne doit pas être perçue comme une privation, mais plutôt comme un gain : comme une richesse que l’on apporte à la nature et la biodiversité en adoptant des comportements alternatifs et mieux adaptés au vivant. Si l’on revoit la liste d’actions énumérées ci-dessus sous ce nouveau paradigme, cela donne :

  • privilégier les modes de transport bas carbone (il n’est pas question d’arrêter de voyager, mais de voyager autrement),
  • varier son alimentation en consommant davantage de fruits et légumes,
  • économiser en optant pour la seconde-main,
  • choisir les modes de transport les mieux adaptés à chaque situation (plutôt que de prendre la voiture de manière automatique).

Agir à son échelle pour le développement durable n’est pas une privation, c’est une sortie de sa zone de confort pour envisager des alternatives plus favorables à l’écosystème qui nous entoure.

Consommer de manière responsable (et économiser!)

Les magnats de la société de consommation créent des besoins et des désirs chez nous chaque jour, au travers de publicités notamment mais aussi de lancements de nouveaux produits. S’offrir une nouvelle voiture, changer de chaussures régulièrement, remplacer du matériel vieillissant mais toujours fonctionnel, refaire la décoration intérieure, opter pour le téléphone portable dernier cri : que d’envies créées par les entreprises pour optimiser leur chiffre d’affaires…mais dont on n’a pas besoin 99% du temps. En clair : réfléchissez avant d’acheter des produits neufs, en avez-vous vraiment besoin ? Et pouvez-vous choisir un produit de seconde main plutôt qu’un produit neuf ? Voici quelques exemples des ressources nécessaires à la production d’un objet du quotidien :

  • 2000 litres d’eau pour la conception d’un tee-shirt avec une pollution des sols en prime,
  • 183 kgs de matière premières pour la production d’un smartphone et 33 kgs de CO2,
  • 2 tonnes de matière première pour un four à micro-ondes.

Bref, que de gâchis pour des objets que l’on pourrait acheter de seconde main ou même parfois éviter de renouveler.

Avoir en tête son empreinte carbone dans ses déplacements

Ce questionnement n’est pas nouveau ou très original, mais il est pourtant fondamental dans une démarche de préservation de la nature : l’empreinte carbone laissée par les transports peut être énorme. Il ne s’agit pas de rester cloîtré chez soi et de ne rien faire de son week-end ou de ses vacances, mais plutôt de réfléchir à sa démarche lorsque l’on se rend d’un point A à un point B et de questionner nos habitudes :

  • La voiture est-elle nécessaire sur ce trajet ou peut–elle être remplacée par des transports en commun sans perte de temps significative ?
  • Ce trajet serait-il praticable à vélo au quotidien, au moins les jours sans pluie ?
  • Est-ce une vraie bonne idée de prendre l’avion pour un déplacement d’un week-end ? N’est-il pas préférable de capitaliser sur un long voyage pour un déplacement en avion ?

Là encore, tout dépendra des possibilités et du curseur de priorités de chacun (certains ne prendront l’avion que pour des voyages d’un mois quand d’autres n’auront pas le choix que d’utiliser la voiture pour leurs trajets quotidiens), mais le questionnement de ses pratiques vis-à-vis de la mobilité est déjà un premier pas dans la préservation de l’environnement.

Penser aux petits gestes du quotidien qui sont pourtant pleinement significatifs

Il y a de petites choses, insignifiantes pour tout un chacun, qui permettent pourtant de sauvegarder l’environnement de manière significative, tant au travail que dans la vie privée. Dans la vie privée, de nombreux détails font pencher la balance pour la préservation de l’environnement :

  • La limitation des déchets plastiques : vous êtes amateur de biscuits ? Optez pour des boîtes sans sachets plastiques individuels. Si votre enfant doit en emmener à l’école, pourquoi ne pas lui confier une boîte hermétique en plastique qui contiendra ses précieux biscuits pour la récré ?
  • Le tri et le recyclage : trier ses déchets n’est pas si compliqué et si votre logement vous le permet, n’hésitez pas, c’est très gratifiant de faire ce geste pour la planète
  • Surveiller sa consommation : eau, gaz, électricité, que de ressources qui polluent et qui coûtent de l’argent. Sans arrêter de se laver, questionnez-vous sur vos pratiques : est-il bien raisonnable de laisser la télévision allumée qu’on ne la regarde pas ? De laisser en veille des électroménagers qui pourraient être totalement éteints pendant les vacances ? De laver la voiture au tuyau d’arrosage quand les rouleaux permettent d’économiser de l’eau et de l’énergie ? De ne pas récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage des plantes ? Il n’y a pas de vérité absolue, mais encore une fois, la remise en question des pratiques, comme de toute chose, est toujours une opération gagnante.
  • Laisser des zones adaptées à la biodiversité dans son jardin plutôt que de tondre tout le gazon à ras.

Au travail, il existe aussi quelques leviers d’économie de ressources :

  • L’utilisation de l’intelligence artificielle : on le sait maintenant, une requête sur ChatGPT, Google Gemini ou encore Perplexity pour ne citer qu’eux consomme environ 5 fois plus d’électricité qu’une requête Google ainsi que de l’eau, pour refroidir les installations. A l’échelle individuelle, cela ne représente pas grand chose, mais à l’échelle d’une entreprise ou même d’un pays, l’impact est massif. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre article dédié au sujet de la pollution générée par l’intelligence artificielle.
  • La gestion des e-mails : la boîte mail est la bête noire de tous les collaborateurs, telle le tonneau des Danaïdes, dans la mythologie grecque, elle se remplit sans fin et ne se vide jamais ! Pourtant, les datacenters nécessaires à la conservation de nos e-mails polluent, et l’envoi d’e-mails avec : n’hésitez pas à affiner votre utilisation des e-mails au quotidien (éviter de mettre 10 collaborateurs en copie, envoyer un mail pour écrire “Ok” ou encore privilégier pour certains cas la parole orale, lorsque l’on est dans le même bureau par exemple).

Se sentir concerné

Il est vrai que l’on pointe souvent du doigt une centaine d’entreprises comme étant responsables de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre, de la déforestation et de la pollution de l’eau. Face à ce constat accablant, on pourrait facilement se sentir impuissant, voire déresponsabilisé. Cependant, cette réalité ne doit en aucun cas nous démobiliser. Au contraire, elle doit renforcer notre conviction que chacun a un rôle à jouer dans la préservation de la nature.

Protéger le vivant n’est pas une mission avec des objectifs chiffrés pour chaque individu. C’est avant tout un état d’esprit, une démarche où l’on cultive l’amour et le respect de la faune et de la flore. C’est adapter nos pratiques pour minimiser les effets néfastes de nos activités humaines et inspirer un changement de mentalité autour de nous.

Pourquoi est-ce si important ? Parce que les principaux acteurs du dérèglement climatique et des atteintes aux limites planétaires ne prendront pleinement leurs responsabilités que lorsque la pression citoyenne deviendra suffisamment forte.C’est à nous, citoyens, de défendre notre planète dans la mesure de nos moyens. En adoptant une attitude proactive et en intégrant ces réflexions dans notre quotidien, nous pouvons susciter un changement d’ampleur qui, à terme, incitera les plus gros pollueurs à transformer leurs méthodes pour assurer la pérennité de leurs activités face à des consommateurs de plus en plus conscients et exigeants.

Chaque petit geste compte, mais c’est l’accumulation de ces gestes individuels et la prise de conscience collective qui feront réellement la différence. Nous avons le pouvoir de changer les choses, un pas à la fois.

Se former et éduquer

Parce qu’il n’y pas de changement ni de prise de conscience sans formation, il est important de s’informer pour identifier les grandes limites planétaires et les activités humaines qui en sont responsables pour pouvoir agir dans un premier temps vis-à-vis de ses propres mécanismes. Lire des articles, des livres, apprendre à différencier les véritables discours écologistes de la déontologie, identifier la raison de ses combats sont autant d’actions de formation nécessaires à la définition d’une pensée fondée et sourcée dans la science écologique. Il ne s’agit pas d’étudier les hérissons en 10 tomes ou de connaître le fonctionnement vital de tous les insectes, mais de connaître les limites de la planète et leurs sources et de savoir évaluer la portée d’un geste. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont d’une grande aide en ce sens, ils permettent de diffuser l’information au-delà des médias traditionnels, parfois orientés.

Il convient aussi, évidemment, d’éduquer les générations futures en ce sens et de leur faire découvrir la richesse de la biodiversité, comme décrit en première partie, mais aussi de leur enseigner ce qu’il faut faire et ne pas faire pour préserver la nature. Comme toute bonne habitude et conviction, la préservation de la nature est d’autant plus significative qu’elle s’apprend dès tout-petit.

Pour aller plus loin, et adapter son activité professionnelle avec cette volonté de préservation de l’environnement, il existe aussi de nombreuses formations : des formations post-bac pour les étudiants qui veulent travailler dans le développement durable et la transition écologique, mais aussi des formations continues, dédiées aux professionnels qui souhaitent verdir leurs pratiques tout en restant en poste (et même à ceux souhaitant s’orienter vers une reconversion professionnelle).

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